Une femme de 26 ans parle à la caméra et pleure. Cela pourrait être le produit de n’importe quoi : une réflexion sur l’existence condamnée d’Omicron ou une vidéo classique d’excuses. Mais l’objet de sa détresse était en fait le livre qu’elle tenait dans le cadre de l’appareil photo de son téléphone. TikTok a été visionné plus de 6 millions de fois.
Cela fait partie de BookTok : un endroit où les lecteurs et les amateurs de littérature peuvent louer ou signaler les défauts de leurs romans, romances et romans fantastiques préférés pour jeunes adultes. Avec les 46,6 milliards de vues de #BookTok et sa croissance, « l’effet BookTok » a été remarqué.
Décrit comme le « dernier endroit sain » sur Internet – permettant aux lecteurs queer et aux lecteurs de couleur d’ouvrir un espace inclusif pour partager leurs pensées et avoir une plateforme – les créateurs peuvent faire d’un livre une lecture incontournable. Selon le Forum économique mondial, TikTok contribue à stimuler les ventes de livres imprimés aux États-Unis. Les lecteurs achèteront plus de 825 millions de livres imprimés en 2021, un record ; 2022 devrait apporter des ventes plus fortes aux détaillants comme Barnes & Noble, selon Bloomberg.
Les conversations sont souvent déterminées par des livres populaires sur BookTok ou les pages populaires intégrées à l’application elles-mêmes. Mais combien de temps BookTok peut-il rester non marchandisé sur Internet face à l’empiétement croissant des éditeurs désireux de capitaliser sur cette tendance ?
« Nous avons lu un livre… nous voulions juste en parler. »
Kendra Keeter-Gray, 23 ans, de @kendra.reads a lancé sa chaîne en mars 2021. Elle a amassé 119 900 abonnés, qualifiant la croissance de « très organique ». Essentiellement, elle pense que l’attrait de son contenu se résume à un simple fait : « Nous avons lu un livre, nous étions vraiment excités et nous voulions juste en parler. »
Les profits sont possibles lorsque ce que nous consommons façonne nos perceptions et nos réactions aux livres.Certains des exemples de livres les plus médiatisés que la plate-forme a rendus populaires incluent Adam Silvera ils meurent tous à la fin (2017), Nous de E. Lockhart est un menteur (2014) et de Leigh Bardugo Corbeau Six (2015), ce dernier a cumulé 972 millions de vues sur l’application.
L’essor de BookTok
Les forums de livres en ligne ont longtemps été le moyen de rassembler les communautés de lecture, mais le contenu facile à digérer de BookTok, associé à sa nouveauté, a élargi le succès de la plate-forme vidéo. Les bénéfices de l’éditeur britannique Bloomsbury ont augmenté de 220% en 2020, ce que le PDG Nigel Newton attribue en partie au « phénomène absolu » de BookTok.Les titres particulièrement touchés par le battage médiatique de BookTook incluent Chant d’Achille par Madeline Miller et Piranèse Par Suzanne Clark.
Les communautés en ligne comme BookTube ont été un « objectif très important » pour l’industrie de l’édition depuis 2010, selon Daniel Freeman, publiciste de livres de non-fiction et co-fondateur de Color PR.
Cependant, une différence significative entre BookTok et BookTube attire les éditeurs vers le premier : « BookTok a un impact et un impact plus importants sur les ventes », a déclaré Shannon DeVito, directrice des livres chez Barnes & Noble. « BookTube a tendance à contribuer à des succès de courte durée, souvent associés à une personnalité ou à un joueur spécifique de YouTube. BookTok, d’autre part, a eu un large impact sur des centaines de jeux, et ces ventes se sont poursuivies sur une longue période, » Freeman a ajouté. , stylistiquement, « BookTok a tendance à être plus intéressant, avec des créateurs de contenu travaillant sur différents sujets autour du livre et utilisant des techniques visuelles plus faciles à diffuser. »
La différence la plus évidente est la longueur du contenu. « BookTube s’est positionné comme un lieu pour le contenu long, les critiques et bien sûr le déballage », a déclaré DeVito, « alors que BookTok est destiné aux critiques courtes et rapides et aux émotions à propos du livre. » Elle voulait naturellement dire que ce sont des commentaires de 45 secondes qui ont le potentiel de décider si un lecteur choisit de prendre ou de poser un livre. « BookTok a un avantage car il est consommé si rapidement, et le sentiment sincère des autres lecteurs et libraires crée une communauté florissante. »
Mais puisque les livres sont traditionnellement désignés comme une activité hors ligne – une forme d’évasion qui éloigne les gens des écrans – existe-t-il un paradoxe selon lequel les écrans sont le seul moyen d’apprendre sur les livres ?
[BookTok] Il y a eu un impact généralisé sur des centaines de titres, et ces ventes se sont poursuivies pendant longtemps.
Pas du tout, dit Pauline Juan, qui compte actuellement 529 000 abonnés sur @thebooksiveloved. Alors que de plus en plus de personnes lisent ou téléchargent des livres électroniques sur leurs téléphones, iPads, BookTok facilite la lecture. « Il y a des gens qui n’ont pas l’argent pour acheter un livre à 20 dollars à chaque fois, mais il existe des options d’abonnement, comme Kindle Unlimited, où vous pouvez payer un abonnement mensuel et avoir accès à une variété de livres », a-t-elle déclaré.
Cela permet également aux lecteurs de transformer l’acte de lecture souvent solitaire en une activité plus communautaire. « A ouvert une méthode similaire complète sur l’application ‘J’ai déjà une copie de ceci, voulez-vous que je la partage ? [with] toi? ‘ ou ‘Avez-vous entendu qu’il est en vente en ce moment ? C’est 99 cents » », a poursuivi Juan.
Fondamentalement, la consommation numérique des médias consiste à trouver des liens grâce à des intérêts ou des expériences partagés. Il n’est donc pas surprenant que BookTok, une communauté numérique d’amateurs de livres, ait accéléré le rythme si rapidement, inspirant ainsi l’amour de la lecture.
Avant cela, admet Juan, la lecture était une activité isolée. Mais BookTok fournit une forme de connexion, non seulement à un autre monde à travers les livres, mais au propre monde de l’utilisateur. Il fournit une plate-forme où « vous pouvez prendre n’importe quel livre et continuer à vous connecter avec d’autres personnes en ligne pendant que vous le lisez – afin que vous puissiez non seulement profiter du livre vous-même, mais aussi à travers des personnes vivant dans différentes parties du monde ».
Une nouvelle ère de livre rouge
Mais BookTok continuera-t-il d’être une communauté organique de critiques passionnés de livres, ou sera-ce une autre machine d’influence ? Des influenceurs de livres ont commencé à apparaître. « Cela s’est déjà produit », a déclaré Juan. « Il y a beaucoup de gros comptes BookTok là-bas, ils [people] jurer.
« Les éditeurs sont très concentrés en ce moment sur le fait d’essayer d’amener les créateurs sur TikTok à pousser ce qu’ils veulent pousser », a-t-elle poursuivi.Alors que la façon dont l’industrie utilise BookTok pour faire la publicité des livres prend de l’ampleur, « elle n’a pas la même [via] Instagram ou BookTube. «
« C’est toujours organique », a déclaré Keeter-Gray. « C’est juste que les gens peuvent gagner de l’argent simplement en disant » j’aime vraiment ça « – vous prenez quelque chose que vous aimez vraiment, et maintenant cela se traduit par des ventes directes aux gens. » Juan a déclaré que le pourcentage de contenu sponsorisé reste faible. Un autre BookTokker a déclaré à Mashable que l’adhésion au Fonds des créateurs rapporterait aux créateurs environ 2 à 4 cents pour 1 000 vues. Ce n’est pas beaucoup pour la plupart des créateurs, et bien que les parrainages soient une « meilleure façon de gagner de l’argent », ils ne sont pas une source de revenus fiable.
C’est là que BookTok diffère de Bookstagram, qui est l’homologue Instagram de BookTok, plus adapté aux influenceurs. « Il y a beaucoup d’outils sur Instagram en ce moment », a déclaré Juan. « Vous pouvez taguer vos partenaires de marque dans vos histoires [and] Chaque canal potentiel par lequel vous diffusez du contenu est monétisé. TikTok gagne du terrain, mais nous n’en sommes pas encore là. « L’attrait de BookTok découle également de la nature de l’algorithme. Alors que l’algorithme d’Instagram génère du contenu sur mesure, BookTok augmente le contenu qui est consulté au hasard par les utilisateurs.
BookTok peut-il rester authentique ?
En fin de compte, concilier le dynamisme commercial de l’éditeur et l’authenticité du créateur sera primordial. « Je me suis toujours promis de ne jamais publier sur ma page un livre que je n’ai pas lu – et si je ne l’ai pas lu, je dirai que je ne l’ai jamais lu ! » Kit-Grey a dit. « Quand quelqu’un a lu quelque chose et que quelqu’un n’a pas lu quelque chose, et quand [people] Vous voulez en parler parce que c’est populaire et que verront-ils. «
Ce point de vue a été repris par Juan : « Je ne poste pas strictement pour d’autres personnes [to like] Parce que si je ne fais que poster pour d’autres personnes, je suis épuisée », a-t-elle déclaré. « Où est l’authenticité là-dedans ? « La nature durable du lien entre les livres et l’authenticité peut transcender l’érosion du capitalisme. Bien que toutes les plateformes se trompent, cela reflète la façon dont BookTok est capable de conserver sa magie.
Lire et parler de nos livres préférés ne se démode jamais… nous recherchons simplement de nouvelles façons de le faire.
Les éditeurs sont naturellement optimistes quant au maintien de BookTok en tant que communauté numérique et espace inclusif. « Lire et parler de nos livres préférés ne se démode jamais », a déclaré DeVito. « Nous cherchons simplement de nouvelles façons de le faire. »
Le voyage émotionnel avec un livre ne se termine jamais vraiment – avec cela vous avez contacté sam Par Dustin Thao, un roman sur la perte, l’amour, la messagerie vocale et ce que signifie dire au revoir. Elle a immédiatement pris le BookTok pour réfléchir à ses sentiments. « La fin va vous ruiner », a-t-elle dit, sa voix étouffée par de nouvelles larmes. « Je ne peux pas le lire d’un bout à l’autre. » C’est une émotion que vous ne pouvez pas reproduire dans un article sponsorisé, et c’est l’attrait durable de BookTok.
« Nous sommes au milieu d’une renaissance de la lecture », a ajouté DeVito. « C’est une belle chose. »
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